La simplicité ne s’improvise pas : elle s’apprend. La rédaction FALC, loin d’être un exercice de style, répond à une exigence collective. Elle impose une discipline, une vigilance sur chaque mot, chaque tournure, chaque choix typographique. À travers ces cinq règles, il ne s’agit pas seulement de produire des textes plus lisibles : c’est tout un rapport à l’autre qui s’invente, une volonté têtue de ne laisser personne sur le bord du chemin.
Plan de l'article
À qui le facile à lire et à comprendre rend-il vraiment service ?
Le facile à lire et à comprendre s’adresse avant tout aux personnes en situation de handicap intellectuel. Pour elles, accéder à l’information simplement, ça change tout : pouvoir revendiquer ses droits, participer activement à la vie commune, et gagner en autonomie au quotidien. Des associations telles que Nous aussi ou l’Unapei agissent concrètement sur le terrain. Leur action repose sur une réalité massive : près de 700 000 personnes concernées en France.
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À y regarder de plus près, la méthode FALC n’est pas réservée à un petit cercle. Personnes âgées, adultes confrontés à l’illettrisme, familles accompagnant un proche handicapé, professionnels en ESAT, personnes ayant des troubles du neurodéveloppement ou des troubles dys… Tous peuvent un jour buter sur une information administrative totalement hermétique. Les établissements médico-sociaux n’ont pas attendu la dernière réforme : ils se sont rapidement saisis de ces outils pour renforcer l’autonomie et limiter la dépendance à un tiers pour comprendre un document.
Voici comment l’approche FALC change la donne, très concrètement :
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- Personnes en situation de handicap intellectuel : écrire simplement, c’est leur permettre de prendre des décisions dans la vie courante, de s’emparer de sujets parfois complexes sans recourir systématiquement à une aide extérieure.
- Familles et aidants : quand un texte se lit sans effort, on gagne en sérénité et on accompagne mieux son proche.
- Professionnels du médico-social : avec des supports limpides, les échanges avec les usagers deviennent plus efficaces, les malentendus fondent comme neige au soleil.
La rédaction FALC refuse donc la fatalité administrative. Elle replie le labyrinthe des circulaires, fait sauter les cadenas de la technocratie et invite tous les citoyens, sans distinction, autour de la même table. Grâce au travail associatif et sous l’impulsion des institutions publiques, elle incarne aujourd’hui une expérience d’inclusion véritable, attentive aux besoins précis de chacun.
5 règles essentielles pour réussir la rédaction d’un document FALC
Concevoir un document FALC pertinent implique de s’astreindre à cinq règles, incontournables si l’on veut toucher son but :
- Clarifier le message. Rien n’est plus efficace qu’une idée par phrase. Bannir les détours, oublier le vocabulaire flou ou élitiste : la clarté des mots fait la clarté des pensées. Le lecteur n’a pas à deviner.
- Structurer le contenu. Un bon texte se repère d’un coup d’œil : titres évidents, sous-titres annoncés, listes à puces pour aérer le fond. Y ajouter une mise en page pensée pour les yeux, police lisible, contrastes nets, espacements généreux, apporte un sentiment d’ordre qui soulage l’esprit.
- Adopter le rythme du langage clair. Les phrases longues fatiguent, les détours embrouillent. Une construction directe, sujet, verbe, complément, facilite la compréhension. Chaque paragraphe distille une seule information. Ici, la sobriété devient vertu.
- Impliquer le public cible. Rien ne remplace la validation par les premiers concernés. Usagers, membres d’associations, professionnels en ESAT : ils font remonter les pièges, provoquent des réécritures salutaires, signalent ce qui reste difficile. Ce dialogue garantit la justesse du résultat.
- Respecter le référentiel d’accessibilité. Les organismes publics scrutent le rgaa : la conformité aux standards européens n’est pas un voeu pieux. Logo FALC au bon endroit, noms des contributeurs bien mentionnés : autant de gages de sérieux. Un document ne devient pas accessible par simple bonne volonté : il doit répondre à des normes exigeantes.
Chaque étape compte : la simplicité naît d’un travail minutieux, où chaque détail contribue à faire du texte FALC le levier d’une vraie participation citoyenne.
Des exemples concrets et des ressources pour se lancer facilement
Des modèles qui font référence
Pour avancer avec assurance, mieux vaut observer les pratiques éprouvées. Les associations et organismes spécialisés diffusent des documents relus et corrigés, validés par des personnes vivant le handicap intellectuel au quotidien. Sur le site de Nous Aussi, chacun peut consulter des supports concrets. Unapei et d’autres plateformes proposent des brochures où clarté, pictogrammes adaptés et phrases courtes forment une “grammaire” visuelle propre au FALC. Ces modèles fixent une norme : phrases actives, visuels parlants, maquettes allégées de tout superflu, l’ensemble pensé pour ouvrir l’accès à l’information.
Outils et ressources numériques
Les outils numériques facilitent la création de supports accessibles. Plusieurs plateformes et générateurs de textes simples existent, souvent accompagnés de banques d’images pensées pour l’accessibilité. Dans le domaine de la santé, du droit ou des démarches sociales, certains portails offrent des fiches techniques prêtes à l’emploi et des exemples adaptés à mille situations concrètes.
Pour démarrer une démarche FALC, il existe un vivier de pistes et de dispositifs :
- Le programme Cap’Acité aide établissements et entreprises souhaitant intégrer le FALC à leur communication.
- Certaines maisons d’édition, comme Kiléma éditions ou Oser Lire, publient des ouvrages FALC permettant de s’exercer ou de former une équipe.
- Au sein des ESAT, des groupes de relectures constitués de personnes concernées passent chaque document au crible avant toute diffusion, pour garantir un vrai niveau d’accessibilité.
S’appuyer sur ces modèles, outils et dispositifs, c’est refuser de verrouiller l’accès à l’information. C’est permettre à chacun de trouver sa place, sans décoder ni supplier. Le FALC, lorsqu’il est déployé avec rigueur, transforme la vie collective : la page ne s’ouvre plus seulement, elle invite à entrer, sans peur ni filtre, en inventant une nouvelle façon de faire société.